PHAREL

 

jardins_interieursJARDINS INTERIEURS

Faire remonter ce qui a sombré, faire revenir ce qui a disparu. Illusions.

De l'effondrement d'un monde, il ne reste que la trace intangible de ce qui est perdu: visions fugitives où, si la rouille est figure d'effritement, l'or transcende l'absence. Vestiges, colonnes oubliées, jardins disparus... voici le moment d'une archéologie interne; celui de la mémoire qui a des trous et qui se lézarde quand des images incertaines laissent transparaître l'œuvre du temps. Ce sont des images de la durée, car ne témoignant pas d'un "ça a été" mais d'un "c'est", car donnant au passé une texture pour le laisser s'insinuer, se développer, envahir le présent.

 

Arrivées par intermittence à la surface du monde, ces visions dérobent la réalité en s'évaporant puis érigent un univers peuplé de ces êtres qui ont la consistance du rêve : ceux qui à notre insu ont laissé des traces et ceux qui nous fondent. Nos transparents. Ils se présentent à cet instant précis, décisif, mais hors de soi. Mémoire sans souvenirs, amnésique, qui va vers ce qui est reconnu mais qui n'est pas identifiable. Mémoire qui ouvre à la présence familière et universelle de ces évanouis qui demeurent, à l'instant où intérieur et extérieur se confondant, rendent l'image poreuse.

Voici quelques fragments d'alchimie où rouille et feuilles mortes se subliment en or:

"The changing of bodies into light, and light into bodies, is very conformable to the course of Nature, which seems delighted with transmutations"*

 

Pour Mamette, Anne Pharel

 

*« La transformation des corps en lumière et de la lumière en corps est très conforme au cours de la Nature, qui semble se complaire aux transmutations » (Newton, Optique, question 30)

Voir les oeuvres